Littérature québécoise

Bernard Émond et Louis Hamelin sur la route

Simple curiosité.

Le hasard a fait qu’en moins de quarante-huit heures, j’ai vu le poignant film de Bernard Émond, Pour vivre ici, et lu la nouvelle « Le Club » de Louis Hamelin dans la revue Granta. Les deux sont parus à un an d’intervalle, peut-être conçus en même temps, mais au départ n’ont rien à voir. Sauf qu’ils ont un tas de points communs.

Dans le film et la nouvelle, une femme roule, seule, sur les routes en hiver sur de grandes distances. Elle goûte à la beauté des paysages. Près des villes, elle constate avec dépit que les centres commerciaux ont remplacé la nature, et que d’immenses parkings recouvrent les champs. Elle se souvient avec nostalgie de tout de ce qui a disparu (« Ce qui a disparu » : dernière phrase de la nouvelle). Un chalet perdu au bout du monde, au bord d’un lac, sert de refuge. La mort du conjoint, suivie de l’enterrement. La famille de la nouvelle s’arrête à un hôtel, la femme seule du film à un motel. On croise un ingénieur dans l’un, un architecte dans l’autre. Dans les deux œuvres, enfants et parents sont en disharmonie, et les enfants traversent allègrement les frontières.

Nulle part il n’y a de cellulaire, comme le reprochait bêtement un journaliste au film dans une entrevue avec Bernard Émond. Mais on voit passer une tablette chez Hamelin, un ordi chez Émond.

Il y a bien sûr d’énormes différences dans les situations amoureuses. C’est que d’un côté on a un film an-américain, de l’autre une nouvelle à l’américaine.

La nouvelle de Hamelin : Le Club.

L’entrevue avec Émond : La Presse.

Émond 000

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