Jacques Poulin prend tout le temps qu’il faut dans son roman pour réfléchir au travail d’écrivain qu’il est en train de faire, comme écrivain, en tant qu’écrivain, ainsi qu′aux trucs d’écrivain, comme ceux de Hemingway, etc., tout en racontant son histoire. Forcément il ne décolle pas. Il agrémente le cadre du récit de visages charmants, mais ne va au cœur de personne. La folie de l’un ou de l’autre est superficielle : ils sont simplement des personnages de roman. Pourtant la facilité d’ensemble repose sur un art, en tout cas il y a quelque chose qu’il maîtrise très bien.
Très fréquents dans la littérature québécoise les narrateurs écrivains. James Salter racontait dans une entrevue que le New Yorker, qui n’a jamais accepté ses textes, refuse généralement les nouvelles où le narrateur est écrivain. C’est l’un de leurs deux critères de refus. L’autre est la vulgarité.