Limonov est un drôle de type, tout le monde en convient, il est le loser parfait, assumé. Emmanuel Carrère a écrit sa biographie, Limonov, très intéressante. Mais il a de la difficulté à le juger. C’est normal, c’est un peu Monsieur l’Instituteur qui rencontre Dostoïevski.
J’ai de loin préféré la matière première, le Journal d’un raté. C’est un livre de révolte totale. Le rythme est très particulier. Entrées courtes, puis plus longues, puis moins longues. Un peu sentimental, puis cruel. Et cette solitude extraordinaire dans New York, la capacité d’écrire dans un état parfois extrême. Des chutes cachées dans les dernières lignes de plusieurs pages du journal, qui sont comme de courtes nouvelles – chute ou remarque qui n’a rien à voir. Le plus souvent, ce sont des sortes de reprises poétiques, comme dans un chant, mais un chant violent :
« Je dois me cacher de mes anciens amis, entrer dans la clandestinité, déclarer la guerre à tous. »
Ailleurs : « J’aime les lombrics. Ce sont mes animaux préférés. »
Regardant le ciel de New York cracher de la pluie depuis la chambre de l’hôtel minable où il habite, il peint un tableau cru, baudelairien de la ville : « C’était vendredi et la foule bruyante des esclaves se laissait aspirer par les restaurants et les théâtres. »
L’afflux de fantasmes sexuels est comique. C’est tellement trop et tellement vrai en même temps.
Et d’autant plus drôle de voir des étiquettes « Coup de cœur » collées sur tous les exemplaires dans la librairie.
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Thanks a lot! Maybe I should “DeepL” in English some of the articles on this website, as I was already suggested. Will think about it.
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