Je lis une plaquette de roman dont je ne retiens même pas le nom de l’auteur. Fausse profondeur. Style plat. Aucune originalité. Sentimentalisme suffocant. Sur chaque page, on entend vibrer en sourdine une pensée ronflante. Plusieurs prix littéraires. Une fois fini, je balance le livre dans le bac de recyclage. Vingt-cinq dollars pour donner une seconde chance à une petite rame de papier. Quelqu’un que je connais bien, et que je respecte, y voit une grande œuvre, tellement qu’il l’apporterait sur une île déserte. Je garde mon opinion pour moi. Il devrait apporter sur l’île toutes les copies imprimées de l’œuvre. Je suis prêt à faire livrer le coffre. Une pluie fine tout à coup se met à tomber. Quelle douceur.