Imre Kertész cité dans Philosophie Magazine :
« De Wittgenstein, je retiens surtout l’idée qu’il n’y a pas d’expérience privée, parce que le langage dans lequel nous pensons et nous exprimons nous vient des autres. Chaque fois que je dis “je”, je dis tout aussi bien “il” ou “elle”, puisque je m’empare d’un pronom qui n’est pas mon unique propriété. De même, le fait que je m’appelle Imre Kertész n’est pas une vérité intangible, mais une habitude que j’ai prise de penser qu’on parle de moi chaque fois qu’est prononcé ce nom. »
Même thème dans son journal :
« Il est utile de visiter parfois les endroits où se sont déroulées les minutes décisives de notre vie, ne serait-ce que pour nous apprendre que nous n’avons rien de commun avec nous-mêmes. C’est une découverte pénible que nous tâchons de dissimuler sous les différentes formes et sublimations de la fidélité, parce que sinon l’inconstance de notre personnalité lasserait entrevoir la folie pure. »
Je préfère cette idée à celle qui dit que « Je est un autre ». J’aime mieux penser que Je est multiple, que Je est tous les autres. Tous les autres en dedans de soi. On est sensible ou on ne l’est pas.