Calepin personnel

De la dictature

Le marquis Anthony de Portago, courtier, fils d’un célèbre pilote de course espagnol, dans une entrevue avec le photographe F. Scavullo il y a une quarantaine d’années :

– Do you have any political ideas?
– I believe in a dictatorship. I definitely think a lot of people should be told what to do because a lot of them cannot decide what to do and do not know what to do. A dictatorship doesn’t have to be violent. A lot of people want to be told what to do. You’re in a group of friends and everyone’s saying, ‘What should we do? What should we do?’ They’re waiting to hear what to do. People want to be told what to do and are happy following.

La dernière idée rejoint aussi bien la théorie de la servitude volontaire de La Boétie que la pensée d’Imre Kertész, rescapé d’un camp de concentration qui bien sûr était horripilé par toute dictature, tout en étant convaincu que non seulement les gens les accueillent bien, mais les veulent.

Et cette formule, lucide et acide, l’une des plus sarcastique qui soit, de Cioran : « l’orgueil d’obéir ». La fierté d’occuper une petite place surveillée. C’est surtout un orgueil de concurrence, face à ceux qui obéissent à contrecœur.

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