Je viens de lire un éloge de Risibles Amours, le recueil de nouvelles de Kundera, que j'ai lu il y a fort longtemps, mais que j'avais trouvé ennuyant comme la pluie. Je l’ai oublié, je me souviens seulement d’une scène où le narrateur ridiculise une militante qui s’offre à lui. C’est la même chose avec… Lire la suite Kundera, Joyce et le narrateur
Sage et anxieux
Parole de sage ? ou au-delà de la sagesse ? Imre Kertész : « J'essaie de lire des livres sages, mais ils m'énervent toujours davantage. La sagesse fait apparaître la vie pour ainsi dire comme une coutume, bien qu'on ne puisse s'accoutumer à la vie et que ce soit justement là que réside tout son… Lire la suite Sage et anxieux
Un ange cornu avec des ailes de tôle, de Michel Tremblay
Quand on a lu les Chroniques du Plateau Mont-Royal, on n'est pas si étonné d'apprendre qu’adolescent Tremblay a dévoré Proust. Surtout quand on tombe sur des passages comme le portrait de sœur Philomène à l'église dans la 2e partie de Thérèse et Pierrette à l’École des Saints-Anges. En passant, je ne sais pas d’où vient la légende qu’il écrit… Lire la suite Un ange cornu avec des ailes de tôle, de Michel Tremblay
Sur Tremblay
À la fin de la Duchesse et le roturier, Tremblay a orchestré toute une scène : la grande sortie, à l'auditorium du Plateau au parc Lafontaine, de la grosse femme, d'Albertine (« C'est la deuxième fois aujourd'hui que j'rentre dans une place qui est pas pour moé ! Ça va finir par me porter malheur...… Lire la suite Sur Tremblay
Flaubert et Louise Colet
Dans sa Correspondance, Flaubert n’y va pas avec le dos de la cuiller quand il révise les poèmes que Louise Colet soumet à son œil critique. Aucune délicatesse. Et pourtant son jugement n’est pas toujours évident, c’est à l’emporte-pièce parfois, d’ailleurs elle semble ignorer la plupart des corrections qu'il lui propose. C'est qu'il lui parle… Lire la suite Flaubert et Louise Colet
Notes sur Proust
Le lire est un travail, presque de bénédictin. Ce serait amusant d’avoir une idée du nombre de phrases qu’on doit relire deux ou trois fois avant d'être sûr d'avoir tout saisi, ou ne serait-ce que pour bien en comprendre la structure. Du côté de chez Swann est quand même encadré à chaque bout par deux… Lire la suite Notes sur Proust
Zola
Ce passage de L’assommoir que j’attrape au hasard : « Elle se tortillait, fallait voir. Et des coups de derrière à gauche, et des coups de derrière à droite, des révérences qui la cassaient en deux, des battements de pieds jetés dans la figure de son cavalier, comme si elle allait se fendre ! On faisait… Lire la suite Zola
Qui est je ?
Imre Kertész cité dans Philosophie Magazine : « De Wittgenstein, je retiens surtout l’idée qu’il n’y a pas d’expérience privée, parce que le langage dans lequel nous pensons et nous exprimons nous vient des autres. Chaque fois que je dis “je”, je dis tout aussi bien “il” ou “elle”, puisque je m’empare d’un pronom qui n’est… Lire la suite Qui est je ?
Seule la mer, d’Amos Oz
L'un des plus beaux romans que j'aie jamais lus. Écrit avec une telle liberté de forme que bien d'autres écrivains ont l'air pris dans une camisole de force par comparaison. Un seul fil narratif, mais qui passe par une série de récits, de conversations entre morts et vivants, de poèmes, de dialogues intérieurs, de citations… Lire la suite Seule la mer, d’Amos Oz
Pluie
Je lis une plaquette de roman dont je ne retiens même pas le nom de l’auteur. Fausse profondeur. Style plat. Aucune originalité. Sentimentalisme suffocant. Sur chaque page, on entend vibrer en sourdine une pensée ronflante. Plusieurs prix littéraires. Une fois fini, je balance le livre dans le bac de recyclage. Vingt-cinq dollars pour donner une… Lire la suite Pluie
Trois New-Yorkais
On prend un autobus vers le Upper West Side, et on descend à la 96e Rue. En marchant sur la 95e vers l’ouest, près de l'av. Amsterdam on tombe sur une granny du mouvement Grannies for Peace, avec qui nous nous mettons à bavarder pendant une vingtaine de minutes. Elle est en train de nettoyer… Lire la suite Trois New-Yorkais
Humeur suédoise
Dans une nouvelle de Torbjörn Elenskyun : « ... de braves gens, aimables et intelligents, des gens réellement instruits, mais dont les yeux peuvent devenir vides, inexpressifs, et même s’emplir d’ennui au moment où la musique inonde la pièce où ils se trouvent ». Ces nouvellistes suédois : ils racontent lentement un désenchantement, une lutte silencieuse,… Lire la suite Humeur suédoise
Journal d’un raté, de Limonov
Edouard Limonov est un spécimen, tout le monde en convient. Il est le perdant parfait et assumé. Emmanuel Carrère a écrit une biographie intéressante de lui, Limonov. Mais Carrère a de la difficulté à le juger. C’est normal : c’est un peu Monsieur l’Instituteur qui rencontre Dostoïevski. La matière première, le Journal d’un raté, est… Lire la suite Journal d’un raté, de Limonov
L’homme de la Saskatchewan, de Jacques Poulin
Jacques Poulin prend tout le temps qu’il faut dans son roman pour réfléchir au travail d’écrivain qu’il est en train de faire, comme écrivain, en tant qu’écrivain, ainsi qu′aux trucs d’écrivain, comme ceux de Hemingway, etc., tout en racontant son histoire. Forcément il ne décolle pas. Il agrémente le cadre du récit de visages charmants,… Lire la suite L’homme de la Saskatchewan, de Jacques Poulin
Coiffures
Les coiffures ont beaucoup évolué au fil des décennies. Les anciens édifices que les gens portaient avec fierté ont graduellement été remplacés par des terrains vagues, après des opérations de balayage de toutes sortes. Mais depuis quelque temps, en se promenant dans les rues, on voit bien que les travaux ont recommencé. Rasages d'arpenteurs-géomètres. Palissades… Lire la suite Coiffures
Paul-Marie Lapointe
Deux longs silences. Le premier sur douze années, 18 à 30 ans. L’autre dix-huit années, 50 à 68 ans. Périodes de repos ? ♠
Chemins de sable, de Jean-Pierre Issenhuth
Les Chemins de sable : carnet 2007-2009 sont le journal philosophique d'un érudit qui, après avoir émigré au Québec, est retourné vivre à la campagne dans sa France natale pour cultiver son jardin, avant de revenir à Laval, au Québec. Très intéressant sur son retour à la terre, à la vie simple, sur les canards… Lire la suite Chemins de sable, de Jean-Pierre Issenhuth
Prêt
Cette vieille histoire qu'il m'a racontée de vive voix il y a une dizaine d'années me revient. Il arrive au Canada dans les années soixante-dix, presque sans argent, avec sa femme et leurs deux enfants. Ils venaient de Nouvelle-Zélande, où il avait vécu avec sa mère depuis l’âge de quatre ans. À cet âge-là, ils avaient… Lire la suite Prêt
Le voleur
Un voleur hier soir dans la librairie. Un type dans la trentaine, qui faisait un peu peur – visage ravagé, peau abîmée, yeux tuméfiés, et le blouson sale. J’étais à deux pas de lui quand il a glissé dans son blouson dézippé un livre dont le titre était quelque chose comme Le Miroir aux Assassins. Il… Lire la suite Le voleur
