C’est un trait curieux de la nouvelle que de ne pouvoir se lire qu’à raison de quelques-unes à la fois, alors qu’on peut enfiler romans et poèmes jour après jour, sans se lasser. Avec les nouvelles, on a vite l’impression que les histoires tournent à vide. Pas dans certains cas exceptionnels comme Tchekhov, sans doute… Lire la suite Roman, nouvelle et poème
Fonds-Saint-Denis, Martinique
Février 2020 À la sortie de l’aéroport, il n’y a pas beaucoup d’exotisme, à part les palmiers. Les premières Martiniquaises que l’on croise sont grandes, maquillées, pressées, style professionnelles, et plutôt pâles. Elles font très métropole. Elles ne vivent pas dans le même monde que les dames vêtues de madras qui nous prépareront quelques jours… Lire la suite Fonds-Saint-Denis, Martinique
Comment lire Bartleby
Un siècle et demi après sa parution, j’ai lu la fameuse nouvelle d’Herman Melville, Bartleby, the Scrivener (Bartleby, le scribe). L’auteur de Moby Dick est un géant dans l’histoire de la littérature. Camus le plaçait au-dessus de Kafka parce qu’il voyait chez lui une part de lumière absente chez le second. Mais cette clarté lui… Lire la suite Comment lire Bartleby
De Querelle en Querelle
Querelle de Roberval s’ouvre sur la chambre où le beau Querelle reçoit les garçons de la ville qui ne rêvent que de s’offrir à lui. Ce début provocant, écrit sur un ton lyrique et pornographique, est conséquent avec le souhait de Kevin Lambert que l’hétérosexualité cesse d’être la norme dans la société. Mais même en… Lire la suite De Querelle en Querelle
Peinture (1) : Ozias Leduc et Paul-Émile Borduas
Lecture de deux écrivains fascinés par des peintres de leur propre culture : Étienne Beaulieu sur Ozias Leduc et Paul-Émile Borduas, et Karl Ove Knausgaard sur Edvard Munch. Ce premier article sur Beaulieu, le prochain sur Knausgaard. 1. Étienne Beaulieu, La pomme et l’étoile À la suite de déboires amoureux et professionnels, Étienne Beaulieu entreprend… Lire la suite Peinture (1) : Ozias Leduc et Paul-Émile Borduas
Visiter Israël et croiser Grossman, Flaubert, Shalev et Mohammed
Jérusalem, mai 2018 Le mur des Lamentations nous est familier depuis longtemps, mais quand sa masse de pierres surgit devant nos yeux au bout d’un dédale de ruelles, on est saisi par le bourdonnement des prières qui montent tout le long de la paroi – au lieu de tomber comme celles que déversent les haut-parleurs… Lire la suite Visiter Israël et croiser Grossman, Flaubert, Shalev et Mohammed
L’œil du hibou, d’André Major
La matière est toujours riche dans les carnets d’André Major. Il peut noter une vingtaine de réflexions en quelques jours et sans abuser d'aphorismes, parce que le plus souvent il développe sa pensée et va jusqu’à filer les thèmes à travers les années. On dit qu’il faut lire Cioran à dose homéopathique, deux ou trois… Lire la suite L’œil du hibou, d’André Major
La critique face aux fantômes
Dans son essai Que peut la critique littéraire ?, David Dorais rappelle une qualité singulière de La constellation du Lynx, le roman de Louis Hamelin. Dorais reproche aux critiques littéraires de mal apprécier diverses techniques de l’imaginaire utilisées par les romanciers, comme le recours aux mythes, au fantastique ou à des images fortes. Il montre… Lire la suite La critique face aux fantômes
Sally Rooney
Lu dans la revue Granta un texte superbe d'une Sally Rooney, écrivaine irlandaise de 27 ans qui m'était inconnue et dont on va entendre parler, puisqu'elle est déjà considérée comme lauréate possible du Booker Prize. Le texte est extrait de Normal People, roman, mais possède la densité d'une nouvelle. On voit évoluer, très lentement, dans… Lire la suite Sally Rooney
Une femme fuyant l’annonce, de David Grossman
Ce célèbre roman sur la « situation », comme on dit en Israël, a été publié il y a déjà 10 ans. Sa genèse est unique : En 2003, alors que son propre fils est au front, Grossman commence un roman qui raconte l’histoire d’une mère angoissée à l’idée de perdre son fils parti à la guerre. Il va… Lire la suite Une femme fuyant l’annonce, de David Grossman
« Dear Zealots », d’Amos Oz
Ce livre reproduit trois conférences prononcées par l’écrivain israélien Amos Oz dans les quinze dernières années : la première reprend son plaidoyer célèbre contre le fanatisme, la seconde est une longue exploration de la nature du judaïsme, la troisième, « Dreams Israel Should Let Go of Soon », une vigoureuse défense de la solution à… Lire la suite « Dear Zealots », d’Amos Oz
Dostoïevski au théâtre et Tchekhov au cinéma
L'adaptation de L’Idiot au Théâtre du Nouveau Monde a reçu des critiques si élogieuses que c’est presque gênant d’émettre des réserves. La pièce, avec les adresses au public et une mise en scène minimaliste, exploite bien l’idée maîtresse du roman : la personne si bonne que par réaction les autres finissent par faire sortir le venin… Lire la suite Dostoïevski au théâtre et Tchekhov au cinéma
Bernard Émond et Louis Hamelin sur la route
Simple curiosité. Le hasard a fait qu'en moins de quarante-huit heures, j’ai vu le poignant film de Bernard Émond, Pour vivre ici, et lu la nouvelle « Le Club » de Louis Hamelin dans la revue Granta. Les deux sont parus à un an d'intervalle, peut-être conçus en même temps, mais au départ n'ont rien… Lire la suite Bernard Émond et Louis Hamelin sur la route
L’inextinguible, de Maxime Olivier Moutier
Ces entretiens ont reçu un traitement frivole dans les médias. L'émission de radio Plus on est de fous a fait subir à Moutier un interrogatoire en règle, où il a seulement été question de l’existence ou non de Paula Singer (qu’est-ce qu’on s’en fout). La Presse a étiré à vide l’hypothèse d’un canular sans manifester… Lire la suite L’inextinguible, de Maxime Olivier Moutier
Beigbeder chez Hesse
Dans son Premier Bilan après l’apocalypse, Beigbeder place Le loup des steppes parmi les 100 livres qu’il retient du 20e siècle (93e). Le roman a été écrit en 1927, ensuite interdit par les nazis, puis est devenu un livre culte dans les années 60. Il s’en vendait pendant un bout de temps jusqu’à 400 000 exemplaires par… Lire la suite Beigbeder chez Hesse