Jérusalem, mai 2018 Le mur des Lamentations nous est familier depuis longtemps, mais quand sa masse de pierres surgit devant nos yeux au bout d’un dédale de ruelles, on est saisi par le bourdonnement des prières qui montent tout le long de la paroi – au lieu de tomber comme celles que déversent les haut-parleurs… Lire la suite Visiter Israël et croiser Grossman, Flaubert, Shalev et Mohammed
L’œil du hibou, d’André Major
La matière est toujours riche dans les carnets d’André Major. Il peut noter une vingtaine de réflexions en quelques jours et sans abuser d'aphorismes, parce que le plus souvent il développe sa pensée et va jusqu’à filer les thèmes à travers les années. On dit qu’il faut lire Cioran à dose homéopathique, deux ou trois… Lire la suite L’œil du hibou, d’André Major
La critique face aux fantômes
Dans son essai Que peut la critique littéraire ?, David Dorais rappelle une qualité singulière de La constellation du Lynx, le roman de Louis Hamelin. Dorais reproche aux critiques littéraires de mal apprécier diverses techniques de l’imaginaire utilisées par les romanciers, comme le recours aux mythes, au fantastique ou à des images fortes. Il montre… Lire la suite La critique face aux fantômes
Sally Rooney
Lu dans la revue Granta un texte superbe d'une Sally Rooney, écrivaine irlandaise de 27 ans qui m'était inconnue et dont on va entendre parler, puisqu'elle est déjà considérée comme lauréate possible du Booker Prize. Le texte est extrait de Normal People, roman, mais possède la densité d'une nouvelle. On voit évoluer, très lentement, dans… Lire la suite Sally Rooney
Une femme fuyant l’annonce, de David Grossman
Ce célèbre roman sur la « situation », comme on dit en Israël, a été publié il y a déjà 10 ans. Sa genèse est unique : En 2003, alors que son propre fils est au front, Grossman commence un roman qui raconte l’histoire d’une mère angoissée à l’idée de perdre son fils parti à la guerre. Il va… Lire la suite Une femme fuyant l’annonce, de David Grossman
« Dear Zealots », d’Amos Oz
Ce livre reproduit trois conférences prononcées par l’écrivain israélien Amos Oz dans les quinze dernières années : la première reprend son plaidoyer célèbre contre le fanatisme, la seconde est une longue exploration de la nature du judaïsme, la troisième, « Dreams Israel Should Let Go of Soon », une vigoureuse défense de la solution à… Lire la suite « Dear Zealots », d’Amos Oz
Dostoïevski au théâtre et Tchekhov au cinéma
L'adaptation de L’Idiot au Théâtre du Nouveau Monde a reçu des critiques si élogieuses que c’est presque gênant d’émettre des réserves. La pièce, avec les adresses au public et une mise en scène minimaliste, exploite bien l’idée maîtresse du roman : la personne si bonne que par réaction les autres finissent par faire sortir le venin… Lire la suite Dostoïevski au théâtre et Tchekhov au cinéma
Bernard Émond et Louis Hamelin sur la route
Simple curiosité. Le hasard a fait qu'en moins de quarante-huit heures, j’ai vu le poignant film de Bernard Émond, Pour vivre ici, et lu la nouvelle « Le Club » de Louis Hamelin dans la revue Granta. Les deux sont parus à un an d'intervalle, peut-être conçus en même temps, mais au départ n'ont rien… Lire la suite Bernard Émond et Louis Hamelin sur la route
L’inextinguible, de Maxime Olivier Moutier
Ces entretiens ont reçu un traitement frivole dans les médias. L'émission de radio Plus on est de fous a fait subir à Moutier un interrogatoire en règle, où il a seulement été question de l’existence ou non de Paula Singer (qu’est-ce qu’on s’en fout). La Presse a étiré à vide l’hypothèse d’un canular sans manifester… Lire la suite L’inextinguible, de Maxime Olivier Moutier
Beigbeder chez Hesse
Dans son Premier Bilan après l’apocalypse, Beigbeder place Le loup des steppes parmi les 100 livres qu’il retient du 20e siècle (93e). Le roman a été écrit en 1927, ensuite interdit par les nazis, puis est devenu un livre culte dans les années 60. Il s’en vendait pendant un bout de temps jusqu’à 400 000 exemplaires par… Lire la suite Beigbeder chez Hesse
Pierre Foglia
À propos des six chroniques de Pierre Foglia que la Presse reproduit en guise d'adieu à sa version papier. Ce que les prétendants au trône n’ont pas crève les yeux : cette façon de bondir dans une direction inattendue, cette souplesse de félin. Ramener son originalité à une affaire de style, c’est encore le vanter,… Lire la suite Pierre Foglia
Notes pour moi-même (2002-2012), de Gilles Marcotte
J’ai entamé ces Notes à contrecœur parce que les écrits de Marcotte m’ont souvent rebuté. Des louanges ou des condamnations exagérées, des idées carrées, une façon expéditive et peu convaincante d’aller au fond des choses, des opinions politiques qui ont de quoi vous envoyer les sourcils en orbite autour de la tête. * Il avait… Lire la suite Notes pour moi-même (2002-2012), de Gilles Marcotte
L’ordre du jour, d’Éric Vuillard
Pourrait servir d'introduction ou de lecture préparatoire aux Bienveillantes de Jonathan Littell. Les œuvres les plus fortes qui tournent autour des Nazis et de la Deuxième Guerre mondiale ne sont pas celles qui nous donnent à lire un chapitre clos de l’Histoire, mais celles, comme ces deux-là, qui nous font bien sentir que tout cela est encore… Lire la suite L’ordre du jour, d’Éric Vuillard
Le poids de la neige, de Christian Guay-Poliquin
Dans toutes les recensions et entrevues que j'ai lues sur Le poids de la neige de Christian Guay-Poliquin, il n’est jamais question de l’aspect religieux du livre. Il me semble pourtant que ça crève les yeux. Tous les personnages masculins, sauf un, portent un prénom à résonance biblique qui commence par la lettre J (ils… Lire la suite Le poids de la neige, de Christian Guay-Poliquin
Voir le monde avec un chapeau, de Carl Bergeron
J'ai lu, puis relu ce livre de Carl Bergeron tellement la palette de sujets est riche, et la réflexion assez provocante pour avoir suscité des réactions extrêmes. Il a été qualifié de chef-d’œuvre par des inconditionnels de l'auteur et à l'autre bout descendu en flammes, comme dans la revue Liberté où une critique assassine (exécutée… Lire la suite Voir le monde avec un chapeau, de Carl Bergeron
Les mots et les phrases
Dans un numéro de la revue L’Inconvénient, cette remarque d’Ugo Gilbert Tremblay : « l’affaiblissement de la richesse lexicale et de la structuration logico-syntaxique découlant d’une anglicisation enthousiaste ... laisse songeur quant à la composition d’une élite francophone, dont l’indigence est déjà peu enviable ». Les débats sur cette question tournent presque toujours autour du… Lire la suite Les mots et les phrases